Le Dilemme de l’Assureur

Le Dilemme de l’Assureur

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Le monde de l’assurance est méconnu, complexe, associé à des obligations et souffre d’une mauvaise image. Et pourtant c’est un secteur essentiel à l’économie et à la société.

L’assurance doit pouvoir nous protéger au quotidien mais a besoin de se transformer pour offrir des solutions performantes et pérennes et répondre aux nouveaux enjeux. Car même si le secteur se porte bien, les attentes des clients sont croissantes.

 

Les 3 grands défis à relever :

 

  • Passer d’une logique produit nécessaire voire obligatoire, à celle d’une offre désirable
  • Transformer le modèle économique pour trouver de nouvelles sources de revenus
  • Rendre le modèle opérationnel plus agile et rapide

 

Le dilemme de l’assureur c’est de devoir choisir entre poursuivre le modèle d’affaire historique en le rationnalisant et en augmentant ses performances par l’innovation incrémentale, ou réinventer une nouvelle proposition de valeur en investissant dans l’innovation, dans des partenariats et acquisitions.

Pour faire simple, le dilemme pour l’assureur est de savoir s’il doit entretenir le statu quo (barrière à l’entrée dans le secteur les protégeant de la concurrence sans donc avoir de nécessité à investir dans l’évolution d’un métier qui fonctionne) ou investir au contraire dans la transformation de ce secteur.

La difficulté pour un assureur réside dans sa capacité à voir son secteur avec un œil neuf : mettre en évidence ses vulnérabilités sous-jacentes (nouveaux acteurs, nouvelles attentes client et nouveaux modèles d’affaire).

 

Les 3 faiblesses du modèle d’aujourd’hui :

  • Une relation client quasi inexistante
  • Un modèle d’affaire opaque remis en cause
  • Une organisation rigide et peu évolutive

 

La réelle difficulté qui se fera ressentir à l’avenir réside dans le fait d’avoir un nouveau regard sur notre modèle d’affaire et segments de clientèle existants. En restant dans un système « traditionnel » par l’inaction à innover, les acteurs traditionnels vont vite se retrouver dépassés par la part de marché croissante des Assurtechs (créant de nouvelles normes avec de nouveaux outils), les Big Techs (avec leurs canaux de distribution infiniment plus larges) et les captives (leur multiplication chez les grands groupes prenant des parts de marché et les grands comptes).

 

Les 4 facteurs qui vont définir l’assurance de demain :

  • L’évolution de la matière assurable : La matière assurable ne va pas cesser d’évoluer, en se renouvelant dans ses formes et contenus sans pour autant baisser en volume. Les nouveaux besoins et pratiques de consommation vont entrainer une augmentation du nombre de solutions. L’assurance ne disparaîtra pas mais va s’adapter aux évolution de son environnement en lui offrant garantie et sécurité.

  • L’impact de la technologies (émergence de nouveaux business modèles et de la technicité) : La technologie va affecter le monde de l’assurance en lui offrant de nombreux bénéfices (expérience client enrichie, efficience opérationnelle accrue, meilleure capacité d’évaluation du risque) et permettant l’essor de nouveaux business modèles (assurance à la demande). Elle favorise par ailleurs la matière assurable (ex : besoin croissant de cybersécurité).

  • La capacité des assureurs à proposer des offres offrant une vraie valeur ajoutée aux assurés
  • La capacité des acteurs traditionnels à conserver leur leadership sur le secteur

 

Les 4 scénarios à moyen-long terme préconisés par l’étude :

1 – L’assurance désintermédiée

Les assureurs conventionnels sont cantonnés au portage et à la tarification du risque. Les autres acteurs tiers s’occupent de la relation client et la distribution des produits (courtiers grossistes, assurtechs, big techs). Les compagnies ne commercialisant à son réseau que des solutions pourront opérer en marque blanche/grise sans que le consommateur in fine ne s’en préoccupe.

 

2 – L’assurance intégrée

Des plateformes tierces proposeront les services assurantiels dans des packages incluant un produit/service et l’assurance pour le couvrir. Perte de la relation client pour les assureurs et augmentation de la compétitivité par les prix. En scénarios extrêmes, ces nouveaux tiers fournisseurs de solutions assurantielles packagées pourront passer directement auprès des marchés financiers et ré-assureurs pour créer leurs offres de couverture.

 

3 – L’assurance expertise

Les assureurs se spécialisent dans des produits ou clientèles spécifique pour y augmenter leur crédibilité et compétitivité. Le réseau de courtage se spécialise également par extension. Nouveau schéma de relation de proximité et de personnalisation des offres pour mener vers un schéma assurantiel plus qualitatif et adapté aux besoin. Modèle économique basé sur l’expertise supposé des assureurs quant au public adressé.

 

4 – L’assurance holistique

Les assureurs se positionnent à la fois sur des produits d’assurance et sur des services de manière indifférenciée afin d’offrir un accompagnement global des clients à Répondre à tous les besoins en une seule offre. Augmentation des partenariats, développement et fusion/acquisition pour répondre à tous les différents besoins des clients. L’assureur devient un « partenaire de vie » de son assuré percevant également des revenus complémentaires via d’autres services distribués.

 

Conclusion :

Une re-division nécessaire

Les assureurs ont donc la nécessité de changer leurs modes opératoires pour répondre aux enjeux de demain. Sur le court terme, ils peuvent encore gagner du temps en ralentissant la désintermédiation mais cela ne sera pas viable sur le temps. Ils doivent renforcer leur côté modulable ou au contraire se renforcer dans leurs spécialités pour redorer leurs blasons et proposer des offres en cohérence avec la situation du marché voir même devancer les attentes de celui-ci. Il n’y a plus un modèle de production de l’assurance, mais une multitude. Ce qui va désormais importer c’est la qualité et la modularité des offres ainsi que leurs imbrications et leurs process de commercialisation pour composer l’assurance de demain, plus rapide et en accord avec les besoins changeants des différents secteurs de l’économie.

 

Sur mesure

Les intermédiaires et par extension les courtiers auront un rôle d’autant plus grand à jouer dans leur relation de proximité avec les entreprises et particuliers. Si les assureurs traditionnels délèguent leur force commerciale et passent en marque blanche, les courtiers devront se concentrer sur leurs capacités de placement et de créations d’offres sur mesure tout autant que sur la prospection.

 

Proximité conseil

Les agents généraux ont déjà entamé le process d’affranchissement des tâches à faible valeur ajoutée via les technologies et renforcent leur rôle de conseil. Les bancassureurs misent sur leur réseau de proximité, la connaissance de leurs clients ainsi que leurs nombreux points de contact pour attirer de la clientèle.

 

Spécialiser pour mieux répartir 

Ces spécialisations font barrage à l’arrivée de nouveaux acteurs sur le marché par une adaptation permanente afin de maximiser leurs avantages comparatifs, créant de fait un statu quo. La rupture de ce statu quo tiendra dans la capacité de ces acteurs à se doter de capacité spécifiques : accompagnement dans la durée, s’interfacer avec de nouveaux partenaires, fournisseur de solutions dans de nouveaux écosystèmes, inscription dans des offres plus larges, …

 

Modularité

Mais le maître mot restera la modularité, c’est-à-dire la capacité du secteur à s’inscrire dans de nouveaux scénarios de valeur en transformant de façon malléable les offres, les SI, les organisations, … pour ainsi s’imbriquer aisément dans tout type de scénario, caractérisant notre monde en constante évolution.

 

Et vous, qu’attendez-vous de votre assurance ?

Compréhension ? Adaptabilité ? Proximité ? Prix ? Transparence ?

By Thomas Constantin on 16 mai 2022

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